Une chose qu'il faut reconnaître à Ivan Paduart, c'est qu'à chaque nouveau disque, il s'offre un vrai projet. Pour ce retour chez Igloo, il a monté un septette sur mesure : le saxophoniste Charlie Mariano dont le lyrisme naturel s'intègre bien dans l'univers mélancolique du leader, l'introspective Nathalie Loriers en alternance avec Paduart au piano et au synthé, le violoniste Jean-Pierre Catoul dont on connaît les accointances avec les pianistes de c¦ur (Charles Loos), le guitariste Peter Hertmans (très abercrombien sur sa propre composition Remember) assurant partout un travail harmonique remarquable, et la rythmique Van Oosterhout / Lievestro. L'unité du groupe est impressionnante et le mixage acoustique / électrique est une totale réussite. La musique semble légère, fluide, aérienne, parfois allègre et parfois évanescente. Elle expire alors une quiétude un peu saturnienne à l'instar du paysage déserté de la pochette avec sa mer troublante et immobile comme celles des images du dessinateur Loustal.